« Je veux être photographe ». Plus qu'une injonction qu'on adresserait à soi-même en se regardant dans une sorte de miroir, ici la vitrine d'une boutique et son enseigne, c'est une invitation. La faute ou grâce au « .com » qui, en dénotant une volonté de communication commerciale, invite le passant à pousser la porte de la boutique ou à se regarder dans un autre miroir, celui que nous tend de plus en plus puissamment l'internet. Pas plus que je ne me suis laissé séduire par l'invitation, je n'ai pas pris la peine de vérifier ce qui se cachait derrière l'entreprise.
Est-ce que cette phrase – je veux être photographe – me concerne encore ? Ne serait-il pas plus juste de dire que, à certains moments de ma vie, j'ai voulu être photographe? Mais jusqu'à quel point ? En tout cas pas au point de devenir professionnel. Les professions ont le mauvais don de nous faire détester avec le temps tous nos élans, toutes nos « vocations », en sacrifiant notre liberté aux exigences économiques. Je me suis donc créé un espace où je peux me sentir photographe et cela me suffit.
La question de la « qualité » – technique mise à part – est encore un autre sujet, qui d'ailleurs vaut autant pour les professionnels que pour les amateurs. Elle peut cependant rejoindre le « vouloir être photographe » en interrogeant le sens de nos démarches : que veut-on photographier, pourquoi ? C'est quelque chose que je découvre peu à peu. En photographiant. Quelque chose de ténu qu'il n'est pas toujours facile de définir. Quelque chose qui parfois tient du mystère et qui fait tout le prix de l'acte photographique.
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