14.9.19

La vie, l'amour, la mort




Se promener en ville, c'est accepter d'être confronté à d'innombrables scènes, d'être assailli par de multiples images, de passer d'un message à un autre sans aucune cohérence. Se promener en ville, c'est choisir de regarder une soi-disant chaîne d'info ou d'écouter la radio.

Quand j'ai vu hier dans un grand magasin une fringue qui m'a aussitôt fait penser à Foux du FaFa, j'ai demandé aux vendeuses qui bavardaient juste à côté si je pouvais prendre en photo le mannequin. Associer l'amour et Paris fait partie de ces clichés qui semblent ne jamais devoir se faner. Un cliché vendeur, en tout cas. Et j'ai pensé à Jemaine et Bret qui, avec un extraordinaire talent, se moquent justement des clichés.

Aujourd'hui la température invitait à flâner. Une vraie journée d'été en cette fin de saison. J'avais envie de sortir mais en évitant les rues les plus fréquentées. Je suis tombé plusieurs fois sur le rappel du comptage des féminicides en France depuis le début de cette année. Sans doute ce sinistre comptage est-il nouveau. J'ose espérer qu'il servira à quelque chose, mais je n'en suis pas sûr. L'auteur du pochoir s'attaque à la responsabilité de la police. Je peux le comprendre. Mais j'ai connu toutes sortes de flics. La plupart me ressemblaient.

Se promener en ville, c'est croiser des milliers de personnes, dont on ignore tout. Certains sont des salauds. Avec parfois des visages d'ange. Certaines sont des garces. Avec parfois une jolie frimousse. Bref, rien que de l'ordinaire. Il se trouve que j'ai connu l'assassin d'une femme, son ex. Je suis allé à l'enterrement. Comme tout le monde, je me suis dirigé vers lui pour lui présenter mes condoléances. Il pleurait à grandes larmes. Il n'a été arrêté que des années après.

Je suis rentré chez moi. J'ai repensé à tout ça. Et aussi à une photo que j'hésite à publier. Il s'agit de gens dont on parle beaucoup ces jours-ci. J'ai pensé à bien d'autres choses, en essayant de ne pas me fixer sur une pensée. J'ai essayé comme en méditation de laisser le flux s'écouler le mieux possible. De penser sans y penser.

Et, comme à la radio, après les nouvelles, retour à la chanson. Et pourquoi pas Foux du FaFa des Néo-zélandais Flight of the Conchords. Comme quoi il n'est pas facile de méditer.


3 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas ces néo-zélandais, et Je les trouve assez drôles. Impeccables pour commencer la journée avec légereté. Je verrai plus tard pour la méditation.

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  2. Life can be a brutal ride, bro. And just like you said ... we pass hundreds of people, see their faces & still don't know what going on behind their eyes. The risk of life, my friend.

    And just like life it is sad & beautiful sometimes. Our pictures are good when they tell stories, even if they are disturbing from time to time. But that's too ... just life. Our pictures are good when we do have an opinion, a point of view & empathy & we speak out loud. Keep singing, bro. I'll join in!

    All the best & safe travels, Fritsch.

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    1. The point of view, that's it. And I try to keep singing. Thanks, bro, for your comments.

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