From the series Travel Attitudes.
Connected to Matrice by Gérard Manset.
Je voudrais
regarder ailleurs, lui cacher mon chagrin, mais j’aperçois sur la
table de chevet, une photo qui nous rassemble tous les cinq, elle et
ses deux enfants et ses deux petits-enfants encore bébés, une photo
du bonheur d’être ensemble à une époque où nous ne savions pas
que nous étions heureux, où il se pouvait même que nous nous
sentions malheureux.
Cela va donc être
mon tour d’être en tête de la liste naturelle. Déjà. Je sais
que je ne serai guère entouré. Que je mourrai comme un chien
errant. Que j’irai me cacher dans la nuit. Loin de tout, loin de
tous.
Un mot sans cesse
résonne en moi : “ Matrice, Matrice, Matrice... ”. Et je me vois
chaque matin, nu sous la douche, faisant ruisseler sur ma peau une
eau très chaude, m’attardant jusqu’à ce que la salle de bains
s’emplisse de vapeur. Chaque matin me demande un effort pour sortir
de l’élément liquide et bienfaisant. “ Matrice, Matrice,
Matrice... ” Me pardonneras-tu d’avoir usurpé tes yeux bleus,
quelques traits de ton visage, les reflets blonds de tes cheveux ? “
Matrice, Matrice, Matrice... ” Me pardonneras-tu, maman, de n’avoir
pas été auprès de toi pour ton dernier Noël ? Comprendras-tu que
j’aie choisi de me tourner à nouveau vers le Brésil ? “
Matrice, Matrice, Matrice... ” Me pardonneras-tu d’avoir,
étranger venu de loin s’emparant de ton enfant, nidifié en toi,
chez toi, et puis d’avoir commencé la longue quête ?
Extrait de Signes - Francis Juif
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"Late last night I heard the screen door slam / And a big yellow taxi took away my old man / Don't it always seem to go / That you don't know what you've got till it's gone" (Joni Mitchell)
RépondreSupprimerThese happy times are haunting because it seems to be that we are never able to appreciate the happiness or mostly much too late. And suddenly we are stuck in self punishment & even the hottest water can't chase away our self-reproach.
What remains is the hope we can catch the world from train window with just the palm of our hands. While our minds kepp roaming the world to find happiness in the eye of a child & the country rushing by so fast.
A soulful frame to this sad memories, aching songs & painful stories. It's the blues my friend. He's just there every damn day.
All the best & safe travels, Fritsch.
how lovely...
RépondreSupprimerreminds me of traveling as a kid. :) very nice story & mood captured here.
RépondreSupprimerEs sind drei Dinge, die mich an diesem Foto berühren:
RépondreSupprimer1. Die Entdeckung der Welt: vom Vagen zum Bestimmten, vom Unscharfen zum Klaren - ein weiter Weg, den das Kind da zurücklegen muss. Und es bleibt zu hoffen, dass es sich vieles aus der Frühzeit seines Bewusstseins für später zu bewahren versteht.
2. Die Scheibe als Bildträger: Fenster zur Welt und Spiegelfläche zugleich.
3. Die Geste: die Hand, welche die Scheibe berührt, und der gläubig-neugierige Blick des Kindes.
Ein wahrhaft philosophisches Bild: Platos Höhle.
Gruß, Uwe
Very poetic shot ! Great work !
RépondreSupprimerDu texte à l'image : une expressivité magistrale et douloureuse. Une réminiscence de l'envol et du déchirement qui fait pesamment écho en moi.
RépondreSupprimerWir sind alles Reisende und bereits als Kleinkind wollen wir die Welt begreifen.
RépondreSupprimerPourquoi gémir! les enfants nous quittent sans nous oublier. Il est de ces douleurs auxquelles jamais la vie ne nous prépare et qui, pourtant, sans se lasser nous tourmentent .
RépondreSupprimerTrès belle image dans son économe simplicité